AU Maroc, les étudiants les plus diplômés mettent en moyenne 4 ans avant de pouvoir décrocher un emploi, selon les statistiques du Haut commissariat au plan (cf. notre édition n°4235 du 18 mars). Dans la région Mena, c’est le double. En effet, la durée moyenne est de 8 ans avant qu’un lauréat ne trouve son premier job. Des chiffres annoncés par la Banque mondiale, lors d’une conférence tenue la semaine dernière à l’IIHEM (International Institute for Higher Education in Morocco), suite à une enquête menée sur l’état de l’employabilité des jeunes dans cette région, et qui ont pris en compte l’hypothèse d’une population active de 50%. «Un véritable gap avec les pays de l’OCDE, où les statistiques parlent d’une moyenne de deux ans», indique Kamal Braham, représentant de la Banque mondiale au Maroc.
Pis encore. «Environ 48% des jeunes dans la région Mena sont au chômage», fait également observer Diego Angel Urdinola, économiste senior de la Banque mondiale. L’organisme américain prend très au sérieux ce phénomène, spécialement au Maroc qui affiche des scores en deçà des attentes. Le HCP rappelait dans ses dernières statistiques que 19,6% des jeunes entre 15 et 24 ans et 13% de la population âgée de 25 à 34 ans sont sans emploi.
Les raisons qui conduisent à cette déroute sont malheureusement toujours les mêmes. La Banque mondiale pointe de nouveau l’inadéquation entre la formation et la demande sur le marché de travail. La rigidité du système de l’éducation nationale, l’absence de soft skills et de passerelles entre le privé et public constituent d’autres facteurs impactant l’employabilité chez les jeunes. Favoritisme, clientélisme,… les facteurs non professionnels causent aussi une inégalité des chances sur le marché de l’emploi. «Il existe un déficit de méritocratie», insiste Braham. Aujourd’hui, la logique de
l’enseignement adopté au niveau national est axée sur la sélection. La Banque mondiale préconise le passage à une méthode d’apprentissage. Aussi faut-il inciter le secteur privé à participer dans l’enseignement des jeunes à travers l’éducation en alternance entre entreprise et université. La Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Aïn Sebaâ à Casablanca s’y est déjà mise. Elle a noué des partenariats avec les entreprises privées et les étudiants sont amenés à passer au moins 2 jours/semaine au sein des sociétés afin de mettre en pratique leurs connaissances. Selon les derniers chiffres de la faculté, 67% des étudiants ont obtenu leurs diplômes. Alors que, au niveau national, le taux est 56% seulement. «La nonmaîtrise du français est le principal problème qui pousse les étudiants à abandonner le milieu universitaire», précise Jamila Houfaidi Settar, doyenne de la FSJES de Aïn Sebaâ.
L’amélioration des compétences comportementales notamment à travers des formations est aussi une priorité selon Marieme Guyer, représentante de Silatech.
Les raisons qui conduisent à cette déroute sont malheureusement toujours les mêmes. La Banque mondiale pointe de nouveau l’inadéquation entre la formation et la demande sur le marché de travail. La rigidité du système de l’éducation nationale, l’absence de soft skills et de passerelles entre le privé et public constituent d’autres facteurs impactant l’employabilité chez les jeunes. Favoritisme, clientélisme,… les facteurs non professionnels causent aussi une inégalité des chances sur le marché de l’emploi. «Il existe un déficit de méritocratie», insiste Braham. Aujourd’hui, la logique de
l’enseignement adopté au niveau national est axée sur la sélection. La Banque mondiale préconise le passage à une méthode d’apprentissage. Aussi faut-il inciter le secteur privé à participer dans l’enseignement des jeunes à travers l’éducation en alternance entre entreprise et université. La Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Aïn Sebaâ à Casablanca s’y est déjà mise. Elle a noué des partenariats avec les entreprises privées et les étudiants sont amenés à passer au moins 2 jours/semaine au sein des sociétés afin de mettre en pratique leurs connaissances. Selon les derniers chiffres de la faculté, 67% des étudiants ont obtenu leurs diplômes. Alors que, au niveau national, le taux est 56% seulement. «La nonmaîtrise du français est le principal problème qui pousse les étudiants à abandonner le milieu universitaire», précise Jamila Houfaidi Settar, doyenne de la FSJES de Aïn Sebaâ.
L’amélioration des compétences comportementales notamment à travers des formations est aussi une priorité selon Marieme Guyer, représentante de Silatech.
Rajaa DRISSI ALAMI
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