Les faits Parmi les ministères, c'est assurément l’Enseignement supérieur qui offre le plus haut salaire net moyen, soit 12 377 dirhams. En revanche, le corps qui gagne le mieux sa vie, c'est celui des magistrats ou conseillers juridiques : 20 488 dirhams.
• Ces moyennes dissimulent évidemment d'importantes disparités. Mais elles livrent de précieuses informations sur le poids des différents départements et les métiers les mieux cotés.
Source : Ministère de l'Économie et des finances. Infographie Le Matin.
Qui sont les fonctionnaires les mieux payés ? Plusieurs d’entre nous répondraient sans hésitation : les cadres des Finances. Et bien, c’est raté ! Ce sont les fonctionnaires de l’Enseignement supérieur qui sont les mieux lotis. Ils touchent actuellement un salaire moyen net mensuel de 12 377 dirhams. En fait, sur sept ans (2007-2013), les fonctionnaires de ce département auront eu droit à une revalorisation de 12%. Leur salaire moyen net s'élevait à 11 094 dirhams en 2007. Sur les neuf premiers mois de l’année en cours, l’Enseignement supérieur aura englouti 4,13 milliards de dirhams. Il pèse ainsi près de 5% de la masse salariale sur la période. Les fonctionnaires de ce département sont donc nettement mieux rémunérés que leurs frères d’armes de la Justice qui perçoivent un salaire moyen de 9 615 dirhams, résultat d’une augmentation de 58% sur sept ans.
Le troisième salaire sur la liste est celui des fonctionnaires de la Santé : 8 680 dirhams en moyenne, suite à une augmentation de 37% depuis 2007. Année où ils étaient à peine à 6 000 dirhams et des poussières. Et contrairement donc à ce que l’on aurait pu croire, les cols blancs des Finances gagnent en moyenne
7 458 dirhams. Ils ferment ainsi la liste des six départements retenus par le rapport sur les Ressources humaines accompagnant le projet du Budget 2014. Mais c’est quand même mieux que les 5 861 dirhams qu’ils touchaient il y a 7 ans. Tout le monde aurait pu penser qu'avec le système des primes, qui fait d'ailleurs beaucoup de jaloux au point de susciter des polémiques (rappelez-vous l'«affaire» Bensouda et Mezoaur avec le PJD), le personnel des Finances serait le mieux loti. Que nenni !
Si par département, le salaire moyen dans l’Enseignement supérieur est le plus élevé, l’analyse par catégorie de fonctionnaires renverse l’équation. Concrètement, les magistrats et les conseillers juridiques sont les mieux payés avec un salaire net moyen mensuel de 20 488 dirhams (+31% par rapport à 2007). L'Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale de l’administration territoriale leur emboîtent le pas avec 20 143 dirhams. Les enseignants chercheurs, eux, n’arrivent qu’en troisième position avec 18 850 dirhams.
7 458 dirhams. Ils ferment ainsi la liste des six départements retenus par le rapport sur les Ressources humaines accompagnant le projet du Budget 2014. Mais c’est quand même mieux que les 5 861 dirhams qu’ils touchaient il y a 7 ans. Tout le monde aurait pu penser qu'avec le système des primes, qui fait d'ailleurs beaucoup de jaloux au point de susciter des polémiques (rappelez-vous l'«affaire» Bensouda et Mezoaur avec le PJD), le personnel des Finances serait le mieux loti. Que nenni !
Si par département, le salaire moyen dans l’Enseignement supérieur est le plus élevé, l’analyse par catégorie de fonctionnaires renverse l’équation. Concrètement, les magistrats et les conseillers juridiques sont les mieux payés avec un salaire net moyen mensuel de 20 488 dirhams (+31% par rapport à 2007). L'Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale de l’administration territoriale leur emboîtent le pas avec 20 143 dirhams. Les enseignants chercheurs, eux, n’arrivent qu’en troisième position avec 18 850 dirhams.
Les médecins et médecins vétérinaires gagnent en moyenne 15 309 par mois, contre 13 359 pour les ingénieurs et les architectes. Globalement, le salaire mensuel moyen net dans la fonction publique s'élève à près de 7 250 DH en 2013 contre 5 333 DH en 2007 (+36%). Il représente ainsi 3 fois le PIB par habitant, contre 1,2 en Algérie, 1,9 en Turquie et presque 1 pour la France. Une différence que les experts des Finances expliquent d’une part, par les efforts déployés par le pays pour améliorer le revenu de ses fonctionnaires, et par le niveau du PIB réalisé dans chacun de ces pays, d’autre part. À noter par ailleurs qu'entre 2007 et 2013, le salaire minimum net dans la fonction publique est passé de 1 586 à
2 800 dirhams par mois. Il aura progressé de 77%, grâce aux différentes revalorisations salariales décidées dans le cadre du dialogue social et à la suppression des échelles 1 à 4 avec l’intégration, dans l’échelle 5, des fonctionnaires classés dans ces échelles.
2 800 dirhams par mois. Il aura progressé de 77%, grâce aux différentes revalorisations salariales décidées dans le cadre du dialogue social et à la suppression des échelles 1 à 4 avec l’intégration, dans l’échelle 5, des fonctionnaires classés dans ces échelles.
Près de la moitié des fonctionnaires gagnent entre 4 000 et 6 000
L’analyse de la répartition des effectifs par tranche de salaire fait ressortir que plus de 165 740 fonctionnaires, tous départements confus, soit 46,86% de l’effectif global, perçoivent un salaire net mensuel entre 4 000 et 6 000 dirhams. Le département des Finances fait remarquer que l’importante évolution des niveaux des salaires a été l’origine d’une croissance substantielle de la masse salariale. Celle-ci a augmenté en moyenne annuelle de 6,7% entre 2007 et 2013, alors que l’effectif du personnel n’a progressé en moyenne annuelle que de 1,61%. La fonction publique compte en effet 577 691 fonctionnaires civils en 2013. Notons que le rapport des Finances se limite aux personnels des administrations publiques dont les rémunérations sont imputées sur le Budget général, et exclut les personnels de l’Administration publique territoriale et les employés des établissements publics. Cette population est à l'évidence majoritairement masculine (66,2% en 2013). On est donc loin, très loin de la parité homme femme, malgré les beaux discours sur l’approche genre.
L'analyse par département des effectifs des femmes et des hommes fonctionnaires montre qu’au sein de la Santé, plus de la moitié sont des femmes (57%). Cette proportion tombe à 43% dans la Justice et 39% dans l’Éducation nationale. Autre caractéristique de la population fonctionnaire, son avancement dans l'âge. Plus de 52% ont en effet plus de 45 ans.
L'analyse par département des effectifs des femmes et des hommes fonctionnaires montre qu’au sein de la Santé, plus de la moitié sont des femmes (57%). Cette proportion tombe à 43% dans la Justice et 39% dans l’Éducation nationale. Autre caractéristique de la population fonctionnaire, son avancement dans l'âge. Plus de 52% ont en effet plus de 45 ans.
Les moins de 25 ans ne dépasse guère 1,5%. En revanche, un peu plus d'un fonctionnaire sur cinq (22,58%) a entre 25 ans et moins de 35 ans. Une structure qui devrait interpeller sur l'épineux problème de la relève. Autre signe du vieillissement, plus de la moitié des fonctionnaires sont classés aux échelles 10 et plus (du fait de l'avancement de grade avec l'ancienneté essentiellement), 20% aux échelles 5 et 6 et 18% dans les échelles 7 et 9. Le personnel civil de l'État est concentré dans l’Éducation nationale avec 51%. Normal, dira-t-on, mais pour quelle efficacité ? Suit l’Intérieur avec 19%. La part cumulée de la Santé, l’Enseignement supérieur, la Justice, l’Économie et les Finances et l’Administration pénitentiaire ressort, quant à elle, à 21%. Naturellement, 17,9% des fonctionnaires sont concentrés dans la région de la capitale administrative (Rabat-Salé-Zemmour-Zaër). La problématique de la déconcentration des services publics se pose à ce niveau avec insistance.
Le grand Casablanca, poumon économique du pays, n’abrite que 9,8% des fonctionnaires. Le reste est réparti sur toutes les autres régions du pays. Selon le même rapport, le constat sur l’effectif du personnel de l’État déployé dans le Grand Casablanca conduit à s’interroger sur sa capacité à assurer la gestion des services administratifs destinés à une population grandissante et dans une région en pleine mutation économique et sociale. De l’aveu même du département des Finances, la configuration régionale du personnel public est tributaire d’incohérences, au regard du poids de certaines régions dans l’économie nationale. Comment se fait-il, par exemple, que Tanger-Tétouan qui abrite de gros projets du calibre du port Tanger Med et de l’usine Renault ne compte que 7,2% des effectifs civils ?
Un tiers du budget général
Détrompez-vous. Les départs à la retraite ne suffisent plus à panser les «blessures» du budget.
Car, valeur aujourd’hui, les dépenses de personnel sont estimées cette année à 98 milliards de dirhams. Les données disponibles à fin septembre 2013 indiquent que la masse salariale servie frôle les 75,18 milliards de dirhams. Et sur la période 2007-2013, les dépenses de personnel de l’État ont enregistré une augmentation de 46,9%. Soit un taux d’accroissement moyen annuel de 6,7%. Dans le même temps, le taux de croissance économique affiche une hausse annuelle moyenne de près de 4%. Le tableau devient encore plus inquiétant quand on rapporte la masse salariale aux dépenses du budget général. Cela donne un ratio sur la période 2007-2013 de près de 33,48%. Les dépenses de personnel représentent en moyenne près de 53,87% de la totalité des dépenses de fonctionnement. Cette année, les dépenses de fonctionnement totalisent 199,2 milliards de dirhams, contre 187,8 milliards l’année dernière, dont quelque 98 milliards sont consacrés au personnel de l’État, soit un taux de 49,18%.
Car, valeur aujourd’hui, les dépenses de personnel sont estimées cette année à 98 milliards de dirhams. Les données disponibles à fin septembre 2013 indiquent que la masse salariale servie frôle les 75,18 milliards de dirhams. Et sur la période 2007-2013, les dépenses de personnel de l’État ont enregistré une augmentation de 46,9%. Soit un taux d’accroissement moyen annuel de 6,7%. Dans le même temps, le taux de croissance économique affiche une hausse annuelle moyenne de près de 4%. Le tableau devient encore plus inquiétant quand on rapporte la masse salariale aux dépenses du budget général. Cela donne un ratio sur la période 2007-2013 de près de 33,48%. Les dépenses de personnel représentent en moyenne près de 53,87% de la totalité des dépenses de fonctionnement. Cette année, les dépenses de fonctionnement totalisent 199,2 milliards de dirhams, contre 187,8 milliards l’année dernière, dont quelque 98 milliards sont consacrés au personnel de l’État, soit un taux de 49,18%.
Indomptable masse salariale !
Contrairement à la volonté du gouvernement de réduire le poids de la masse salariale (MS) dans les dépenses du budget, celle-ci poursuit son hémorragie. Rapportée au PIB, elle pèse encore 11,03% en 2013. Un niveau jugé préoccupant. Et même si le département des Finances parle dans son rapport d’une légère diminution de ce ratio par rapport à son niveau de 2012 (11,33%), l’analyse de son évolution sur la période 2010-2013 montre tout simplement qu’il fait de la résistance. Il est passé en effet de 10,83% en 2010 à 11,33% en 2012 avant de décroître de quelques modiques points cette année. Retournons un peu plus en arrière, en 2007-2009. Le résultat est presque le même. Le ratio masse salariale/PIB n’aura baissé que très peu : de 10,83% en 2007 à 10,11% en 2009. Motif, l’État, voulant maîtriser la masse salariale, adoptera le fameux comportement de «prudence budgétaire». Et la hausse de 2010-2013 ? Là, le rapport des Finances a aussi son argument : les augmentations salariales décidées dans les différentes sessions du dialogue social. Et dire que le gouvernement Benkirane I ne cessait de marteler que la masse salariale, bête noire du budget, devait coûte que coûte être domptée ! Inutile de rappeler aussi que cette masse salariale absorbe actuellement 47% des recettes ordinaires et représente plus de 54,4% des recettes fiscales. Un vrai couteau sous la gorge de l'État qui a laissé déraper le déficit budgétaire et partant
la dette.
Le projet de loi de Finances 2014 prévoit des crédits de personnel de 103,7 milliards de dirhams. Une progression de 5,5% comparée à 2013. Évidemment, parce que l’État devrait continuer à recruter, mais aussi et surtout parce qu’il est obligé d’opérationnaliser les avancements de grade et d’échelon et tous les rappels qui en découlent.
Un benchmark avec d’autres pays révèle le paradoxe au Maroc : le ratio MS/PIB en Tunisie par exemple est similaire au nôtre (près de 11%). Sauf que ce pays compte 44 fonctionnaires pour 1 000 habitants, contre 27 pour le Maroc. Notre voisin, l’Algérie dispose de 42 fonctionnaires pour 1 000 habitants, mais avec un ratio MS/PIB de 15%, hors hydrocarbures bien sûr.
En Jordanie, les charges du personnel pèsent 16,7% du PIB. Un taux qui est de 12% dans un pays développé comme la France.
Qu’en disent les normes internationales ? Elles indiquent que ce ratio doit être inférieur à 10%.
L’effectif du personnel public de l’État sur la période 2007-2013 a connu une augmentation progressive pour des taux annuels allant de 0,91% à 3,29% et enregistrant, en moyenne annuelle, une
croissance de 1,61%. Sa progression totale est estimée à 10,03%. Une évolution à attribuer essentiellement aux flux nets résultant des actions de création et de suppression de postes budgétaires. En 2007, le recrutement avait été limité à
7 000 postes. Ni plus ni moins. Soit à peu près les mêmes niveaux de la période 2003-2005 avec toutefois de légères variations annuelles. Et surprise : en 2008-2012, le nombre de créations de postes budgétaires reprend. Le cumul ressortait à pas moins de 97.646 emplois créés avec une moyenne de 19 529 postes par an. Le tout assorti d’un pic à la fin de cette période avec la création de 26 204 postes budgétaires en 2012. Et en 2013, la loi de Finances a prévu la création de 24 340 emplois dont 24 290 consacrés aux ministères et aux institutions et 50 au gouvernement pour différents départements ministériels.
la dette.
Le projet de loi de Finances 2014 prévoit des crédits de personnel de 103,7 milliards de dirhams. Une progression de 5,5% comparée à 2013. Évidemment, parce que l’État devrait continuer à recruter, mais aussi et surtout parce qu’il est obligé d’opérationnaliser les avancements de grade et d’échelon et tous les rappels qui en découlent.
Un benchmark avec d’autres pays révèle le paradoxe au Maroc : le ratio MS/PIB en Tunisie par exemple est similaire au nôtre (près de 11%). Sauf que ce pays compte 44 fonctionnaires pour 1 000 habitants, contre 27 pour le Maroc. Notre voisin, l’Algérie dispose de 42 fonctionnaires pour 1 000 habitants, mais avec un ratio MS/PIB de 15%, hors hydrocarbures bien sûr.
En Jordanie, les charges du personnel pèsent 16,7% du PIB. Un taux qui est de 12% dans un pays développé comme la France.
Qu’en disent les normes internationales ? Elles indiquent que ce ratio doit être inférieur à 10%.
L’effectif du personnel public de l’État sur la période 2007-2013 a connu une augmentation progressive pour des taux annuels allant de 0,91% à 3,29% et enregistrant, en moyenne annuelle, une
croissance de 1,61%. Sa progression totale est estimée à 10,03%. Une évolution à attribuer essentiellement aux flux nets résultant des actions de création et de suppression de postes budgétaires. En 2007, le recrutement avait été limité à
7 000 postes. Ni plus ni moins. Soit à peu près les mêmes niveaux de la période 2003-2005 avec toutefois de légères variations annuelles. Et surprise : en 2008-2012, le nombre de créations de postes budgétaires reprend. Le cumul ressortait à pas moins de 97.646 emplois créés avec une moyenne de 19 529 postes par an. Le tout assorti d’un pic à la fin de cette période avec la création de 26 204 postes budgétaires en 2012. Et en 2013, la loi de Finances a prévu la création de 24 340 emplois dont 24 290 consacrés aux ministères et aux institutions et 50 au gouvernement pour différents départements ministériels.
Repères
- Portrait-robot
- Le Fonctionnaire est
- Un homme
- Il a plus de 45 ans
- Il travaille d'abord à Rabat
- Et touche un salaire net moyen mensuel de 7 250 dirhams
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